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01. September 2011 · MMM Nr. 16

The Last Symphonies

Mozarts drei letzte Sinfonien Interview in englisch, französisch, niederländisch

Hartmut Haenchen – The Last Symphonies

 

You have been dreaming of conducting Mozart’s three last symphonies in one concert for several years now….

 

That’s right and now I have the chance to do it! Each of these symphonies can obviously stand alone but together they form a sort of trilogy: by their style, by the fact that they were composed to be performed together, and because they represent the pinnacle of achievement in the history of the symphony.

 

It is said that the Jupiter symphony gives the impression of having been written as the final symphony of the composer, that it crowns Mozart’s symphonic savoir-faire…

 

That’s exactly how I see it. Mozart is here at the pinnacle of his art. By putting the three side by side I bring to life an amazing structure. Their three keys of E flat Major, G minor and C Major are related and, for me, such a relationship is not there by chance. Plus the three symphonies were written in less than two months, and, at the end of they day, they were not commissioned which was unusual at that time.

 

Nevertheless they were not performed during Mozart’s lifetime.

 

That’s right. They were the work of a lifetime and can be compared to Bach’s The Art of Fugue - a work that encompasses all his knowledge and exceeds all that has gone before. Mozart composed these three last symphonies as a man liberated from all constraints of place and performance.

From a technical point of view these symphonies fascinate me. In all three you will hear to what an extent Mozart was influenced by Bach at the end of his life. Of course we can also hear this in The Magic Flute and in the fugues he composed. The Jupiter Symphony is sometimes, wrongly to my mind, referred to as the symphony with the long fugue. But that which appears to be fugal in the finale is in fact a convincing sample of contrapuntal technique where Mozart, in the finale coda, superimposes the five major themes and links them one to the other! Every time I hear this it gives me goose bumps! Everything that precedes this coda in the three symphonies prepares us for this sublime moment, this pinnacle of compositional genius, where Mozart does not remain riveted to technique but delivers music of the highest emotional content.

 

By performing the three symphonies one after the other, is your idea to make us aware of this structure?

 

Yes, above all I want to concentrate on this pinnacle, the coda, and to reveal the great structure of these three symphonies, where the G minor symphony is the central slow movement and the C Major symphony is the radiant finale.

 

What challenge does this present to the conductor and the orchestra?

 

The orchestral repertoire includes a number of difficult works. However Mozart remains difficult for all his performers: no note is superfluous, everything must be played to perfection concerning the balance, the articulation, the phrasing… Moreover to prepare three symphonies within the normal rehearsal period is quite a challenge, too!

 

I imagine that for this Mozart project you will be assiduously researching sources for accuracy and phrasing?

 

What strikes me in many so-called authentic performances is that Mozart is often delivered in a rather choppy fashion, with lots of staccatos and with little attention to the melody line or the whole phrasing. Yet in his letters Mozart happily talks about his music in terms of it being cantabile! Therefore I intend to bring out these melody lines, which of course won’t stop me from respecting the different articulations. Another element which I deem to be important is the variation that Mozart introduces in the motifs and themes. He generally composed from memory which creates a certain tension in his compositions. He often forgot what he had written at the beginning of a piece and so, as a result, he often introduced variations in some of the smaller details. From experience I know that this regularly produces questions from the musicians who tend to think that each motif should always be played the same way; however, I don’t want to eliminate these small differences – far from it as they give the themes a different character and that for me is part of the principle of dualism that is found in the Classical period. Unlike the Baroque period where each piece of music was a complete unit based on one musical idea, these symphonies develop and oppose themes. This is what makes the Classical period – and in particular these three last symphonies of Mozart – particularly fascinating.

 

Interview by Marie Mergeay

 

HARTMUT HAENCHEN - THE LAST SYMPHONIES

 

Après avoir démontré au public bruxellois l’originalité et la beauté de ses interprétations de Mahler et de Wagner, le chef d’orchestre allemand nous propose, à la tête de l’Orchestre symphonique de la Monnaie, en ce mois de septembre, sa lecture de Król Roger de Szymanowski et celle des trois dernières symphonies de Mozart. Le génie autrichien les composa en deux mois. Il y atteignit un sommet dans l’art de la composition symphonique.

 

Cela fait quelques années que vous rêviez d’interpréter les trois dernières symphonies de Mozart en un seul concert...


 

Oui, et cette chance se présente maintenant ! Chacune de ces trois symphonies se suffit évidemment à elle-même, mais ensemble, elles forment une sorte de trilogie : par leur style, par le fait qu’elles ont été composées pour être exécutées ensemble et enfin parce qu’elles marquent un sommet dans l’histoire de la symphonie.

On a dit que la Symphonie Jupiter donnait l’impression d’avoir été écrite comme la « dernière symphonie » d’un compositeur, qu’elle couronnerait le savoirfaire symphonique de Mozart...


C’est en effet ainsi que je la vois. Mozart est ici au sommet de son art. Et lorsque je juxtapose les trois oeuvres, une magnifique construction se fait jour. Leurs tonalités de mi bémol majeur, sol mineur, ut majeur sont apparentées et, selon moi, une telle relation n’est pas le fruit du hasard. De plus, les trois symphonies ont été écrites en moins de deux mois, et cela sans commande à la clé, ce qui était exceptionnel à l’époque.

 

Elles n’ont pourtant pas été interprétées du vivant de Mozart.


 

En effet. Étant « l’oeuvre de toute une vie », je ne peux la comparer qu’à Die Kunst der Fuge de Bach : une composition qui englobe tout votre savoir et dépasse tout ce qui est habituel. Mozart a composé ses trois dernières symphonies en qualité d’homme libre, sans partir d’une situation ou d’une interprétation bien déterminée. Sous l’angle de la technique de composition, ces symphonies m’intéressent au plus haut point. Toutes les trois vous font entendre à quel point Mozart a étudié Bach à la fin de sa vie. Certes, on peut aussi l’entendre dans Die Zauberflöte, ou dans les fugues qu’il a composées. La Symphonie Jupiter est d’ailleurs quelquefois – à tort selon moi – qualifiée de symphonie « avec la grande fugue ». Mais ce qui se présente dans le finale comme une fugue, c’est avant tout un échantillon convaincant de technique contrapuntique, où Mozart, dans la coda (du finale), superpose les cinq thèmes et les relie les uns aux autres ! À chaque fois cela me donne la chair de poule... Tout ce qui, dans les trois symphonies, précède cette coda, prépare ce « moment suprême », ce point culminant de la technique compositionnelle – où Mozart ne reste pas rivé à la technique mais livre une musique au plus haut point émotionnelle !

 

En interprétant les trois oeuvres l’une après l’autre, voulez-vous rendre cette construction sensible ?


 

Oui, je veux tout concentrer sur cet apogée, la coda, et dégager la grande forme de ces trois symphonies, où la Symphonie g-moll (sol mineur) sert de mouvement central lent, et la Symphonie C-Dur (ut majeur) de finale rayonnant.

 

Quel défi cela implique-t-il pour le chef et pour l’orchestre ?


 

La littérature pour orchestre comprend nombre d’oeuvres difficiles. Cependant, Mozart reste difficile pour tous ses interprètes : aucune note n’est superflue, tout doit être exécuté à la perfection en ce qui concerne la balance, l’articulation, le phrasé... Par ailleurs, l’étude des trois symphonies dans une période normale de répétitions se présente comme un défi.

 

Je suppose que, pour ce projet Mozart, vous portez à nouveau beaucoup d’attention à la recherche des sources, à l’authenticité et au phrasé ?

Ce qui me frappe dans les interprétations dites authentiques, c’est que Mozart est souvent exécuté de façon plutôt « hachée », avec de nombreux staccatos et sans grande attention pour la ligne vocale ou les grandes phrases. Or, dans ses lettres, il parle volontiers de sa musique en termes de « cantabile » ! Je vais donc plutôt faire ressortir les lignes vocales, ce qui ne m’empêchera pas d’opérer une différenciation dans l’articulation. Un autre élément dont je tiens compte, c’est la variation que Mozart introduit dans les motifs et thèmes. Il composait généralement de mémoire, ce qui crée une certaine tension dans ses compositions. Il oubliait souvent plus ou moins ce qu’il avait écrit au début et, de ce fait, il introduisait des variations dans de tous petits détails. Par expérience, je sais que cela suscite systématiquement des questions chez les musiciens, qui ont tendance à croire que chaque motif doit être joué toujours de la même façon ; cependant je ne veux pas évacuer ces petites différences, loin de là : elles prêtent aux thèmes un caractère différent, et cela se rattache pour moi au principe du dualisme de la période classique. À la différence de la tradition baroque des affects, où chaque pièce forme une unité plus ou moins fermée sur base d’une idée musicale, il s’agit ici d’un développement et d’une confrontation entre les thèmes. Cela rend la période classique – et en particulier ces trois dernières symphonies de Mozart – passionnante au plus haut point.

Propos recueillis par Marie Mergeay

 

 

HARTMUT HAENCHEN - THE LAST SYMPHONIES

 

Nadat het Brusselse publiek eerder al kon kennismaken de originaliteit en schoonheid van zijn uitvoeringen van Mahler en Wagner, geeft de Duitse dirigent ons aan het hoofd van het Symfonieorkest van de Munt in september zijn lezing van Król Roger van Szymanowski en de laatste drie symfonieën van Mozart. Het Oostenrijke genie componeerde ze in twee maanden tijd. Met deze werken verhief hij de kunst van de symfonische compositie tot een nieuwe hoogte.

 

Enkele jaren geleden droomde u ervan om de laatste drie symfonieën van Mozart in één concert op te voeren… Een wens die nu in vervulling gaat?


 

Ja, die kans dient zich nu aan. Elk van deze drie symfonieën staat natuurlijk op zichzelf, maar samen vormen ze toch een soort trilogie: door hun stijl, door het feit dat ze werden gecomponeerd om samen te worden uitgevoerd en ook omdat ze een hoogtepunt vormen in de geschiedenis van de symfonie.

Van de Jupiter–symfonie wordt wel eens gezegd dat ze klinkt alsof ze werd geschreven als ‘laatste symfonie’: ze vormt de bekroning van Mozarts symfonische kunnen.


Ik zie dat inderdaad zo. Mozart staat hier op het toppunt van zijn kunnen. En wanneer ik de drie werken naast elkaar leg, komt er een prachtige constructie tevoorschijn. Hun tonaliteiten van Es-groot, g-klein, C-groot zijn verwant, en een dergelijke relatie is volgens mij niet toevallig. Daarbij komt dat de drie symfonieën geschreven zijn op minder dan twee maanden tijd, en bovendien niet in opdracht, wat uitzonderlijk was voor die tijd.

 

Ze werden tijdens Mozarts leven trouwens niet uitgevoerd.


 

Inderdaad. Als levenswerk kan ik het alleen maar vergelijken met Die Kunst der Fuge van Bach: iets componeren waarin je hele kunnen vervat zit en dat alles overstijgt wat in de muziek gangbaar is. Mozart heeft zijn laatste drie symfonieën als vrij man gecomponeerd, zonder uit te gaan van een welbepaalde situatie of uitvoering. Ook compositietechnisch gezien boeien deze symfonieën mij uitermate. In alle drie kun je horen hoe Mozart naar het einde van zijn leven Bach heeft bestudeerd. Dat is ook te horen in bijvoorbeeld Die Zauberflöte, of in de fuga’s die hij overgeschreven heeft. De Jupiter–symfonie wordt trouwens soms – ten onrechte, vind ik – bestempeld als de symfonie ‘met de grote fuga’. Maar wat in de finale als een fuga overkomt, is vooral een sterk staaltje van contrapuntische techniek, waarbij Mozart in de coda (van de finale) alle vijf thema’s over elkaar schuift en met elkaar verbindt! Dit is voor mij telkens weer een kippenvelmoment... Alles wat in de drie symfonieën aan deze coda voorafgaat, is een voorbereiding op dit ‘moment suprême’, dit hoogtepunt van compositietechniek – waarbij Mozart niet in techniek blijft steken, maar hoogst emotionele muziek aflevert!

 

Door de drie werken na elkaar uit te voeren wilt u deze opbouw tastbaar maken?


Ja, ik wil naar dit hoogtepunt, de coda, toewerken en de grote vorm van de drie symfonieën aanschouwelijk maken, waarbij de Symphonie g–moll als langzaam middendeel fungeert, en de Symphonie C–Dur als stralende finale.

Welke uitdaging is er voor dirigent en orkest aan verbonden?


 

In de orkestliteratuur zijn er veel moeilijke werken, maar Mozart blijft voor alle uitvoerders moeilijk: geen enkele noot is overbodig, alles moet perfect worden uitgevoerd qua balans, articulatie, frasering... Ook het instuderen van de drie symfonieën binnen een normale repetitieperiode is een uitdaging.

 

Ik vermoed dat u ook voor dit Mozart–project opnieuw veel aandacht besteedt aan bronnenonderzoek, authenticiteit en frasering?


 

Het valt mij op dat Mozart in de zogenaamd authentieke uitvoeringen vaak nogal ‘gehakt’ wordt uitgevoerd, met veel staccato en zonder veel aandacht voor de zanglijn of de grote frases. Maar in zijn brieven omschrijft hij zijn muziek heel graag met het woord ‘cantabile’! Ik zal dus eerder de zanglijnen naar voren halen, wat niet wegneemt dat ik heel gedifferentieerd wil articuleren. Een ander element waarmee ik rekening houd, is de variatie die Mozart aanbrengt in motieven en thema’s. Hij componeerde gewoonlijk uit het hoofd, en dat verleent zijn composities iets spannends. Vaak vergat hij min of meer wat hij in het begin had geschreven, en hij varieerde daardoor in heel kleine details. Uit ervaring weet ik dat dit stelselmatig vragen oproept bij musici, die geneigd zijn te denken dat je elk motief telkens op dezelfde wijze moet spelen, maar ik wil deze kleine verschillen niet weghalen, integendeel. Ze verlenen de thema’s een ander karakter, en dat sluit voor mij dan weer aan bij het principe van het dualisme in de klassieke periode. Anders dan in de affectenleer van de barok, waarbij elk stuk een min of meer gesloten eenheid vormt op basis van één muzikaal idee, gaat het hier om een ontwikkelen en tegen elkaar uitspelen van thema’s. Dat maakt de klassieke periode en in het bijzonder deze laatste drie symfonieën van Mozart zo spannend.

Opgetekend door Marie Mergeay