Opera

http://www.forumopera.com, 28. April 2010
A ce sacrifice, dont la célébration, quand elle est réussie, transporte au sublime, la direction de Hartmut Haenchen et l’exécution des musiciens de l’Orchestre National du Capitole se consacrent avec ardeur, voire avec zèle. Percutante, menaçante, sinistre, haletante, poignante, on n’en finirait pas d’aligner les adjectifs pour essayer de dire la puissance suggestive, restituée avec une efficacité et une variété des accents, des timbres, des rythmes, des couleurs qui éblouit. Energie, souplesse, rigueur, le cocktail est parfait. Le bonheur serait total si Elektra était une composition symphonique. Car il faut bien dire qu’après un début où la gageure de l’équilibre sonore entre fosse et plateau semblait tenue, les choses se gâtent pendant la scène de Clytemnestre, puis dans le duo entre Elektra et Chrysothémis et dans la scène finale. Serait-ce que les interprètes auraient manqué de puissance ? Non, mais la Halle aux Grains, où il n’y a pas de vraie fosse d’orchestre, n’est pas l’endroit idéal pour exécuter les opéras à grand effectif orchestral car la houle sonore finit par engloutir les voix.
Maurice Salles