Opera

Le Commercial du Gard, 09. June 2010
Pour les spectateurs dont je suis, la plus importante surprise fut la venue du chef d’orchestre originaire de Saxe, Hartmut Haenchen. Car sans aucun doute il nous offert la partition comme Strauss lui-même n’aurait osé l’espérer. Comment expliquer ce prodige ?
Les musiciens ont répondu comme autant de chevaux d’un attelage antique, ou comme autant de marin sur une caravelle au cœur des 40° rugissant. Nous entendîmes chacun des instrumentistes et tous ensemble. Les thèmes et les passages déployés, le mélodies éthérées ou les contrepoints vocaux, tout prenait place comme par enchantement dans un fracas en apparence et parfois démentiel. Alors que le maitre à bord se jouait des houles et des vagues de hauteurs vertigineuses, comme rivé en un merveilleux équilibre sur le gouvernail. Quelle partition ! Mais quelle direction d’orchestre. Depuis Karajan je n’ai jamais entendu une partition portée à son point d’incandescence comme ce soir là !
Lorsque la dernière mesure s’acheva, nous sommes demeurés sidérés….C’était fini !
Elektra morte, affalée pantelante sur le linceul de pierre d’Agamemnon, allait peut être s’effacer comme un beau souvenir. Mais cette partition donnée avec tant de suffocante maitrise et autant d’ardeur enflammée et pourtant si magnifiquement tenues, cela nous bouleversa de regret de l’entendre s’éteindre à jamais.
J’eus quant à moi la sensation d’entendre cette musique pour la première et la dernière fois.
La salle a véritablement explosé en applaudissements et j’espère véritablement que nous retrouverons Hartmut Haenchen
en d’autres circonstances.
Amalthée