Opern

Libération (F), 20. März 2008
Liberation, 20.3.2008

Mais pour entendre l’ultime chef-d’œuvre de Wagner sous la baguette de Hartmut Haenchen, qui offrit en 2007 un Tannhäuser vivifiant à l’opéra d’Amsterdam.
Mise en place, équilibres dynamiques, articulations, son Parsifal est d’une rare musicalité. Le chef fait sonner Bastille et obtient de l’orchestre des cordes moelleuses, des bois fruités et des cuivres francs. Mais ce style bondissant, ces phrasés galbés, cette transparence extrême, sont-ils pour le coup adaptés au «festival sacré» qu’est Parsifal ? A ravir de caractérisation sonore, Haenchen ne perd-il pas un peu de cette «lumière d’au-delà» qui fascina Debussy et de cette tension rituelle qui fit les grandes heures de Bayreuth ?
Éric Dahan