Opern

www.anaclase.com, 19. Mai 2010
Mais les plus grand bonheur et triomphe de la soirée viendront cependant de la baguette miraculeuse de Hartmut Haenchen et de la non moins extraordinaire phalange qu'est l'Orchestre national du capitole de Toulouse. Digne de tous les dithyrambes, l'ancien directeur musical de l'Opéra d'Amsterdam, qui nous avait déjà ravis dans ses récentes directions de Salome et de Wozzeck à Paris, sut procurer à l'audience une jouissance musicale de tous les instants, au travers d'une partition d'une richesse et d'une luxuriance peut-être à nulle autre pareil dans l'histoire de l'opéra.
Ainsi la force quasi tellurique des premiers accords cloue-t-elle le specta-teur à son siège pour ne plus lui laisser le moindre répit pendant les deux heures qui suivent, jusqu'au paroxysme cataclysmique final. La rigueur de la gestique du chef, l'incroyable variété de couleurs obtenue de l'orchestre (qui se fait tour à tour haletant, menaçant, percutant, passionné, etc.), la somptuosité de la pâte orchestrale, tout cela atteint simplement le sublime.
Bref, du grand art !
Emmanuel Andrieu