Opera

www.concertonet.com, 09. March 2008
concertonet.com9.3.2008
Quels que soient les mérites d’une mise en scène, une production d’opéra ne satisfait que si la musique y trouve la place qui lui revient. On peut dire que, globalement, c’était le cas de ce Parsifal. Hartmut Haenchen, qui affirme dans le programme avoir repensé les différentes traditions d’interprétation en « reprenant, pour la première fois en France, toutes les indications notées par les assistants musicaux de Wagner », parvient à un bel équilibre entre une grandeur sans grandiloquence et un mysticisme sans fadeur, à la faveur de tempi très souples, refusant de jouer les officiants touchés par la grâce. On se réjouit aussi qu’il fasse la différence entre les actes, assumant comme le metteur en scène le statisme du premier et du troisième, où la direction met plutôt l’accent sur la polyphonie, alors qu’il privilégie plutôt la tension dramatique dans le deuxième. Mais la direction reste toujours lyrique, donnant tout leur poids aux silences, notamment dans le Prélude, moins éthéré que douloureux. L’orchestre, une fois de plus, nonobstant ça ou là d’infimes décalages, est superbe, plus que les chœurs, qui manquent de rondeur et flanchent parfois du côté des dames.
Didier van Moere