Opera

La Croix, 19. March 2017
À l’opéra, vive l’orchestre !
"...Lyon enfin avec «Tristan et Isolde». Quant il s’agit de Wagner, personne ne conteste plus le rôle de tout premier plan confié à l’orchestre. Comment ne pas se laisser submerger par ces flots d’une beauté si enivrante qu’elle vous ravit et vous oppresse? Dans la salle, les lumières s’éteignent et le silence s’installe. Las, les premières mesures du Prélude ne convainquent pas: la texture instrumentale sonne bien mince, bien sèche, la direction d’Harmut Haenchen manque de flamme, de ferveur. Va-t-il falloir subir un « Tristan » blême, fade ? Heureusement, avec le premier crescendo de la partition, avec la première dilatation qui ouvre à un monde inouï de fièvre amoureuse et musicale, l’orchestre et son chef brisent leurs chaînes. Pour s’en libérer radicalement, définitivement et magistralement jusqu’au point d’orgue final.
Emmanuelle Giuliani
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