Opera

www.classiquenews.com, 25. June 2012
L'Ouverture est très connue et très apprécée en pièce de concert dans la forme fermée agrée par l'auteur. Les infimes nuances des bois, la subtilité des phrasés, l'ampleur du crescendo ont été superbement rendus á leur romantisme par la direction inouïe d'Hartmut Haenchen et les superbes instrumentistes de l'Orchestre du Capitole. L'émotion n'a fait que gagner avec les magiques interventions des chœurs en coulisses et les ballets du monde de Vénus.
Des les premiers accords si reconnaissables de l'ouverture l'allant du tempo a stimulé l'écoute. C'est en effect cette juste adaptation du tempo á la jeunesse de l'auteur qui a fait le prix de cette admirable direction musicale qui n'a jamais cherché à faire du son lourd, respectant le caractère expérimental de la partition, à cheval entre l'ancien monde de l'opéra Mozartien et Weberien, voir belcantiste et les merveilleuses audaces d'un futur tristanien. Splendeur qui a diffusé sur tout le spectacle tant l'oreille a été constamment à la fête avec un orchestre de rêve. Force dramatique, engagement passionnel dans le grande scène avec Vénus, mais également subtilités de l'écriture osée de Wagner ont été mis en valeur. Les colleurs venimeuses ou tendres de l#orchestre ont irisé l'espace et rendu aux personnages leur force de vie.
Romantisme ne rime pas avec fouillis et la subtilité de la direction, la parfaite analyse des styles, l'humilité devant le respect des nuances de la partition ont fait de cette représentation un moment de très fine musicalité même dans les scènes réputées de style pompier ou du moins fastueuses comme la fin de l'ace II. Le fossé entre la valeur expérimentale de la partition et l'archaïsme du livret n'a jamais été aussi évident, dynamisant l'écoute.
Hubert Stœklin