Kalender

28. April 2010 · Toulouse, Halle aux Grains, 20.00 Uhr

Richard Strauss: Elektra

Choeur et Orchestre National du Capitole de Toulouse
Regie: Nicolas Joel; Elektra: Susan Bullock; Clytemnestre: Agnes Baltsa; Chrysothémis: Silvana Dussmann; Egisthe: Donald Kaasch; Oreste: Harry Peeters; Le précepteur d’Oreste: Peter Wimberger; La confidente / deuxième servante: Adrineh Simonian; La porteuse de traîne: Isabelle Antoine; Un jeune serviteur: Paul Kaufmann; Un vieux serviteur: Thierry Vincent; La surveillante: Susan Marie Pierson: Première servante: Nicole Piccolomini; Troisième servant: Margriet van Reisen; Quatrième servante: Marie-Adeline Henry: Cinquième servante: Jennifer Black

Premiere

Pressestimmen

Pour les spectateurs dont je suis, la plus importante surprise fut la venue du chef d’orchestre originaire de Saxe, Hartmut Haenchen. Car sans aucun doute il nous offert la partition comme Strauss lui-même n’aurait osé l’espérer. Comment expliquer ce prodige ?
Les musiciens ont répondu comme autant de chevaux d’un attelage antique, ou comme autant de marin sur une caravelle au cœur des 40° rugissant. Nous entendîmes chacun des instrumentistes et tous ensemble. Les thèmes et les passages déployés, le mélodies éthérées ou les contrepoints vocaux, tout prenait place comme par enchantement dans un fracas en apparence et parfois démentiel. Alors que le maitre à bord se jouait des houles et des vagues de hauteurs vertigineuses, comme rivé en un merveilleux équilibre sur le gouvernail. Quelle partition ! Mais quelle direction d’orchestre. Depuis Karajan je n’ai jamais entendu une partition portée à son point d’incandescence comme ce soir là !
Lorsque la dernière mesure s’acheva, nous sommes demeurés sidérés….C’était fini !
Elektra morte, affalée pantelante sur le linceul de pierre d’Agamemnon, allait peut être s’effacer comme un beau souvenir. Mais cette partition donnée avec tant de suffocante maitrise et autant d’ardeur enflammée et pourtant si magnifiquement tenues, cela nous bouleversa de regret de l’entendre s’éteindre à jamais.
J’eus quant à moi la sensation d’entendre cette musique pour la première et la dernière fois.
La salle a véritablement explosé en applaudissements et j’espère véritablement que nous retrouverons Hartmut Haenchen
en d’autres circonstances.
Amalthée
Le Commercial du Gard · 09. Juni 2010
D’une précision et d’une efficacité impressionnantes, Hartmut Haenchen ménage ses chanteurs et retient quand il faut son superbe orchestre, sans parvenir complètement à faire oublier les pesanteurs de la scène.
Francois Lehel
Opéra Magazine · 01. Juni 2010
Cependant, le très efficace Hartmut Haenchen, invité pour l’occasion, a su donner un souffle dramatique à l’Orchestre national du Capitole, obtenant des couleurs saisissantes, passant aisément du lugubre à l’enchantement, avec une sonorité toujours très généreuse.
Elsa Fottorino
La Lettre du Musicien · 01. Juni 2010
Mais les plus grand bonheur et triomphe de la soirée viendront cependant de la baguette miraculeuse de Hartmut Haenchen et de la non moins extraordinaire phalange qu'est l'Orchestre national du capitole de Toulouse. Digne de tous les dithyrambes, l'ancien directeur musical de l'Opéra d'Amsterdam, qui nous avait déjà ravis dans ses récentes directions de Salome et de Wozzeck à Paris, sut procurer à l'audience une jouissance musicale de tous les instants, au travers d'une partition d'une richesse et d'une luxuriance peut-être à nulle autre pareil dans l'histoire de l'opéra.
Ainsi la force quasi tellurique des premiers accords cloue-t-elle le specta-teur à son siège pour ne plus lui laisser le moindre répit pendant les deux heures qui suivent, jusqu'au paroxysme cataclysmique final. La rigueur de la gestique du chef, l'incroyable variété de couleurs obtenue de l'orchestre (qui se fait tour à tour haletant, menaçant, percutant, passionné, etc.), la somptuosité de la pâte orchestrale, tout cela atteint simplement le sublime.
Bref, du grand art !
Emmanuel Andrieu
www.anaclase.com · 19. Mai 2010
La direction de Hartmut Haenchen entraîne l’orchestre, au mieux de sa forme, dans un jeu passionné. Roulements, grondements, vagues musicales nous submergent, contribuant à créer une atmosphère de folie, d’excès, de délires.
Danielle Anex-Cabanis
www.utmisol.fr · 10. Mai 2010
Leçon de théâtre orchestral

Magnifique leçon d’orchestre pour cette reprise toulousaine d’Elektra confiée à des voix plutôt légères. Si la mise en scène de Nicolas Joel, privée d’un rôle-titre brûlant les planches, s’avère proche du néant, le spectacle a lieu dans la fosse, où un Hartmut Haenchen à son meilleur transcende le second opéra noir de Strauss.
Le spectacle, comme si souvent avant la réintroduction du théâtre à l’opéra, a donc lieu dans la fosse, où l’œil finit par s’attarder plus que de raison. Hartmut Haenchen, dont on n’aime guère les Wagner tarabiscotés mais qu’on a toujours encensé dans Strauss, livre une Elektra exemplaire : vive, coupante, n’ayant peur ni des grands éclats, assumés jusqu’à un superbe cataclysme final, ni de la modulation de la dynamique, dans une variété de textures, une malléabilité de la pâte sonore, un panel de micro-nuances qui évitent toute saturation.

Le chef allemand dirige droit, analytique, sans complaisance agogique, en rendant justice aux trouvailles d’une partition à la richesse inépuisable sans la cantonner au matraquage ni la dénaturer par trop de précaution. L’Orchestre du Capitole se couvre de gloire par ses cordes d’une belle tension, ses bois caractérisés, ses cuivres souverains – l’équilibre des tuben – et sa percussion en éclats tantôt rageurs tantôt subtils.
Le public ne s’y trompe pas, réservant au chef, que les musiciens acclament de la même manière, la plus belle ovation de la soirée.
Yannick Millon
http://www.altamusica.com · 05. Mai 2010
C'est cependant l'Orchestre du Capitole qui rallie ici tous les suffrages sous la baguette d'Harmut Haenchen. Sans chercher à atténuer la violence de la partition, le chef allemand réussit à clarifier le discours et à faire entendre les couleurs des différents pupitres qui composent l'imposante masse orchestrale. Portant certains tuttis jusqu'à incandescence, Hartmut Haenchen maintient avec force jusqu'au bout l'implacable progression dramatique du drame. Du grand art.
À tête d'un Orchestre National du Capitole virtuose de 110 musiciens, le chef allemand Harmut Haenchen est le grand triomphateur de la reprise du chef-d'œuvre de Richard Strauss.
ANNE-MARIE CHOUCHAN
(Vollständige Rezension hier)
La Depeche du Midi · 05. Mai 2010
Clarté et puissance de l'orchestre bien emmené par Hartmut Haenchen
http://odb-opera.com · 03. Mai 2010
Le rôle dévolu à l’orchestre contribue aussi à ce parallèle: il indique ce que les personnages ne peuvent pas montrer, il dit ce que les voix n’osent pas exprimer ; son discours est cryptique comme les livres de Nietzsche. L’orchestre est comme le dédoublement d’Elektra, dans une puissance qui la dépasse et en laquelle elle se reconnaît pourtant : « Si je n’entends pas cette musique, elle vient de moi ! » chante-t-elle. La production reprise par le Théâtre du Capitole, avec la magistrale direction d’Hartmut Haenchen et dans une mise en scène de son ancien directeur Nicolas Joël, honore cette interprétation de l’œuvre, elle la suggère. La transposition de la tragédie de Sophocle à l’époque de Strauss rend cet opéra presque élégant et montre les horreurs qui peuvent se cacher derrière une certaine beauté plastique. Susan Bullock est particulièrement convaincante dans son interprétation scénique et notamment sa gestuelle lors de sa « danse de mort » à la fin. Elle n’échappe pas à la difficulté d’ajuster sa voix à la puissance de l’orchestre, comme tous les autres chanteurs, mais elle convainc par la force tragique qu’elle invente à chaque étape de cette histoire de conjugicide et de matricide. La Halle aux grains, où sont donnés les spectacles du Capitole en cours de rénovation, contribue par sa disposition géographique à cette ressemblance nietzschéenne : le public s’y découvre partie prenante d’un chœur, d’où sortent tour à tour Oreste et Clytemnestre.
Katchi Sinna
http://musikzen.blogspot.com · 30. April 2010
A ce sacrifice, dont la célébration, quand elle est réussie, transporte au sublime, la direction de Hartmut Haenchen et l’exécution des musiciens de l’Orchestre National du Capitole se consacrent avec ardeur, voire avec zèle. Percutante, menaçante, sinistre, haletante, poignante, on n’en finirait pas d’aligner les adjectifs pour essayer de dire la puissance suggestive, restituée avec une efficacité et une variété des accents, des timbres, des rythmes, des couleurs qui éblouit. Energie, souplesse, rigueur, le cocktail est parfait. Le bonheur serait total si Elektra était une composition symphonique. Car il faut bien dire qu’après un début où la gageure de l’équilibre sonore entre fosse et plateau semblait tenue, les choses se gâtent pendant la scène de Clytemnestre, puis dans le duo entre Elektra et Chrysothémis et dans la scène finale. Serait-ce que les interprètes auraient manqué de puissance ? Non, mais la Halle aux Grains, où il n’y a pas de vraie fosse d’orchestre, n’est pas l’endroit idéal pour exécuter les opéras à grand effectif orchestral car la houle sonore finit par engloutir les voix.
Maurice Salles
http://www.forumopera.com · 28. April 2010
Hartmut Haenchen : le feu du volcan

S’imposant d’année en année comme l’un des grands chefs de référence dans le répertoire germanique, le maître allemand Hartmut Haenchen a déchaîné l’Orchestre du Capitole et ses 110 musiciens en un véritable torrent de lave incandescente. Tenant cette partition d’une poigne d’acier, il la contraint avec un sens profond du drame jusque dans la plus subtile de ses phrases, accompagnant le déroulement inexorable de la tragédie jusqu’au paroxysme libératoire d’accords finaux laissant le spectateur littéralement abasourdi. Un monument !

Robert Pénavayre
http://www.classictoulouse.com · 28. April 2010
L'Orchestre du Capitole donne encore ici son meilleur dans Strauss (qui lui va si bien), sous la baguette d'Hartmut Haenchen.
Reste ces deux heures magnifique de musique et de folie et ce déferlement inouï de sentiments exacerbés. Une très belle soirée !
Commençons par le premier artisan du bonheur musical, à savoir l’Orchestre du Capitole, qu’on avait déjà récemment entendu faire merveille dans Strauss (le Chevalier à la Rose, Salomé). Sous la baguette d’Hartmut Haenchen, il est le personnage clé (lire la très intéressant article de Matthieu Schneider dans le programme de salle sur le rôle de l’orchestre dans Elektra) et nous raconte à lui seul tout le drame qui se noue sous nos oreilles. Folie, amour, vengeance, désespoir, haine … pas un sentiment qui n’échappe à sa palette et tous les pupitres sont à la fête dans une remarquable unité.
http://odb-opera.com · 26. April 2010