Kalender

29. März 2018 · Paris, Auditorium de Radio France, 20:00 Uhr

Gustav Mahler: Sinfonie Nr. 9

Orchestra Philharmonique de Radio France

LIVE aus PARIS im Radio und Fernsehen:Gustav Mahler: Sinfonie Nr. 9
https://www.youtube.com/watch?v=uY-M5-UCnc8

Pressestimmen

Le Mahler douloureux de Hartmut Haenchen
Rien de plus passionnant que d’entendre, un mois après Daniel Harding, Hartmut Haenchen dans la Neuvième Symphonie de Mahler – il remplace Myung-Whun Chung. Tous les deux partagent le goût de la transparence polyphonique et le refus de l’épaisseur. Mais l’Allemand va sans doute plus loin, avec une conduite encore plus unitaire du discours. Si son Andante comodo annonce Schoenberg, ce pourrait être déjà celui des Variations opus 31. Et l’on y perçoit une émotion que l’Anglais ne libérait que pour un lumineux Adagio final. Chez Haenchen, le premier mouvement baigne déjà dans une atmosphère de noirceur désespérée: direction plus visionnaire, plus mahlérienne – du moins si l’on associe Mahler, surtout celui-là, à un certain expressionnisme. Le Ländler trahit déjà, au-delà du trois temps faussement bonhomme de la danse paysanne, une ironie qui deviendra grinçante dans le Rondo-Burleske, remarquablement construit, dont la direction met les arêtes à vif – ces mouvements centraux constituaient le point faible de Harding, sans doute parce qu’il lorgnait plutôt vers la musique pure. Il jetait une clarté apollinienne sur l’Adagio, Haenchen y privilégie le clair-obscur, comme si la douleur restait latente, ce qui le rend plus poignant encore. La différence entre les deux approches tient finalement à leur rapport à une tradition dont Haenchen se veut l’héritier – il a consulté la partition annotée de Willem Mengelberg. L’orchestre, magnifique, sonne plus allemand ici que l’Orchestre de Paris, auquel il n’a rien à envier ... L’homogénéité des cordes, la rondeur des vents, avec des solistes qui se surpassent, sont celles des très grands soirs.
Didier van Moere
Ganze Rezension
www.concertonet.com · 09. April 2018
Hartmut Haenchen, un chef d'exception à la tête du Philharmonique de Radio France
Étonnamment, le chef allemand Harmut Haenchen se fait rare en France depuis son magnifique "Parsifal" à Bastille en 2008. Ces derniers temps, mise à part l'invitation en 2017 par l'Opéra de Lyon (pour une "Elektra" sublime et un "Tristan" remarquable au Festival "Mémoires"), on l'appelle bien souvent pour remplacer tel ou tel chef souffrant, dans un répertoire germanique ... qu'il porte aux sommets.
Ce fut le cas au Festival de Saint-Denis en 2017 pour "Das Lied von der Erde". Et c'est encore à une invitation de dernière minute pour diriger le concert Mahler de Radio France ... que l'auditeur doit le plaisir aigu de le retrouver à l'Auditorium. Le chef allemand, bien qu'âgé de soixante-quinze ans, affiche toujours une forme et une fraîcheur intactes avec une direction d'un engagement total pendant les quatre-vingt minutes de la 9e Symphonie de Gustav Mahler. ...
Le noble chef originaire de Dresde a amené avec lui le premier violon Kai Vogler ..., dont les échappées brillantes n'éclipsent pas le solide travail réalisé avec les musiciens pendant le concert.
L'Andante initial ... se fait d'abord marche funèbre ; puis Hartmut Haenchen libère les forces telluriques du Philharmonique, extrêmement concentré, très impliqué et constamment virtuose. Observer les musiciens de l'orchestre sera tout simplement un bonheur.
De façon inédite donc, les mouvements lents "Andante commodo" et "Adagio" ouvrent et concluent cette symphonie en quatre mouvements, encadrant un "Ländler" et un "Rondo-Burleske" vifs. Le noble chef originaire de Dresde a amené avec lui le premier violon Kai Vogler (Premier Violon solo de la Staatskapelle Dresden), dont les échappées brillantes n'éclipsent pas le solide travail réalisé avec les musiciens pendant le concert.
Les dialogues d'instruments à instruments, de pupitres à pupitres, prennent bientôt le pas sans pouvoir maintenir un discours continu dans ce monde apocalyptique, qui ne retrouve un nouvel ordre que pour le voir s'effondrer aussitôt. Hartmut Haenchen organise ce chaos, fait chanter ou grincer les solistes, les duellistes, les masses orchestrales en une brillante odyssée de timbres, soignant comme il sait le faire les enchaînements, en orfévrant les dynamiques.
Les mouvements suivants fascineront tout autant, vrai voyage dans les limbes comme au ciel, avec ses élans vitaux, ses paroxysmes fulgurants et naturellement, jamais loin avec l'ironie et la cocasserie faisant place au plus poignant lyrisme .... L'intégrité légendaire du chef (quant aux indications des compositeurs), sa quête, la hauteur de sa vision emportent l'orchestre au sommet espéré que mérite cette musique exigeante, incroyablement difficile à exécuter.
Hartmut Haenchen, avec cœur et âme, livre tout simplement une des plus belles et des plus denses versions entendues jusque dans le dernier mouvement "adagio", pur chant de sérénité et de tendresse qui offre un dernier frisson. De son fortissimo enivrant au diminuendo incroyable de maîtrise, avec ses vagues montantes et refluantes aux lignes nettement dessinées, jusqu'à l'extinction ultime ..., l'adieu malhérien offre une échappée vers une autre dimension, "anywhere out of the world" - avec une des fins les plus impressionnantes de toute l'histoire de la musique, saluée par un silence plein d'une bonne minute ensuite .... On ne redescend pas aisément de telles cimes.
Christine Ducq
Ganze Rezension
www.larevueduspectacle.fr · 08. April 2018
"... D’un tempo extrêmement lent ressort alors surtout la sensibilité de l’Andante comodo....
concentrons-nous sur ce que nous avons entendu en présence d’un remplaçant de luxe, le chef de 75 ans Hartmut Haenchen. ... L’introduction de l’Andante comodo débute alors très lentement, avec une véritable retenue qui contient l’émotion, aux cordes comme à la harpe, puis grâce aux coups de timbales nets. ...

Haenchen parvient à créer une véritable tension dès la partie Mit Wut - Allegro risoluto, avec un beau frottement des cordes graves et une belle montée nerveuse grâce aux premiers violons. Puis il cherche dans le Tempo I - Andante comodo une construction sensible...
Le dernier accord brutalement délivré, Haenchen doit se tenir à la barre du pupitre pour reprendre son souffle, avant de montrer à son premier violon d’un signe de la tête qu’il va tenir et achever l’ouvrage. L’Adagio débute donc lui aussi très lentement, mais ne dégage pas particulièrement d’émotion, malgré un très beau basson solo. Le concert s’achève après quatre-vingt quinze minutes de musique et laisse une sensation d’inachevé, à l’image de la vie, avec de bons et de moins bons moments, et rarement... quelques instants exceptionnels.
Vincent GUILLEMIN

Ganze Rezension
www.altamusica.com · 07. April 2018
...
"Ce soir du 29 mars 2018 c’était au chef allemand Hartmut Haenchen de diriger cet impressionnant et ultime chef- d’œuvre de Gustav Mahler. Le chef allemand à la tête d’un Orchestre Philharmonique de Radio France impeccable, maîtrisait aisément le dantesque et terrifiant premier mouvement ainsi que l’Adagio final, lui insufflant une réelle émotion, alors que les deux mouvements centraux affichaient parfois une retenue alourdissant leur exécution."
Michel Jakubowicz
Ganze Rezension
www.on-mag.fr · 05. April 2018