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30. März 2018 · Toulouse, Halle aux Grains, 20:00 Uhr

Gustav Mahler: Sinfonie Nr. 9

Orchestra Philharmonique de Radio France

Pressestimmen

... L’alternance entre les épisodes tendres, mélodieux et les plages sombres et tragiques, comme dans une lutte entre la vie et la mort, est néanmoins bien réalisée par un déploiement somptueux des couleurs orchestrales.
Les deux mouvements centraux sonnent comme un retour sur Terre. Dans le deuxième volet Im Tempo eines gemächlichen Ländlers ..., la succession des trois danses champêtres mêle le savant et le populaire d’une manière caractéristique du langage mahlérien. L’agitation désordonnée, les motifs tranchants, agressifs, mouvementés du Rondo - Burleske qui suit s’opposent également, comme pour étourdir l’auditeur, aux réflexions profondes que sous-tendent les mouvements extrêmes. Pour ces deux volets animés, le chef choisit également une certaine modération des tempi, comme pour atténuer la vivacité des contrastes que certains interprètes accentuent. La soudaine apparition du thème qui constituera la substance apaisée du final sonne ici comme un avertissement, comme une prophétie, avant la conclusion abrupte de cette section.
Lorsque s’élève enfin, douloureusement, la longue mélodie apaisée qui ouvre le sublime final Adagio, une sorte de miracle s’accomplit, le ciel s’ouvre à nous. Phrasé avec une émouvante délicatesse par les cordes consolatrices, ce motif donne l’impression de ne pas avoir de fin. Quelques agitations viennent interrompre provisoirement cette méditation qui coule comme un fleuve tranquille. Néanmoins, la conclusion est apaisée, sans révolte. La mort est acceptée comme un repos. La symphonie s’achève sur un quadruple pianissimo. Le son s’évanouit dans le néant sur un accord « flottant », comme inachevé. On ne perçoit pas la fin, comme pour exprimer cette sensation d’éternité. Un long silence prolonge cet accord, serre les gorges, avant que les applaudissements ne se manifestent enfin, au début comme à regret, puis éclatent en ovations. Tout le déroulement de ce final atteint véritablement l’indicible.
Bravo à tous!
Serge Chauzy

Ganze Rezension
http://classictoulouse.com · 01. April 2018
"Tannhäuser" musical et vocal au Théâtre du Capitole

Au Théâtre du Capitole, l'opéra de Wagner est servi par un plateau vocal de très haut vol et la direction musicale superlative du chef allemand Hartmut Haenchen. Le public leur réserve un triomphe à chaque représentation. À voir encore ce soir et vendredi.

L'accueil triomphal réservé à Peter Seiffert à l'issue de chaque représentation témoigne de l'impact produit sur le public par cette voix héroïque, familière des personnages des opéras de Richard Wagner. Le ténor allemand, qui fréquente régulièrement le rôle-titre de « Tannhäuser » (il l'incarnait encore cette saison à l'Opéra de Vienne), est sans doute l'un des rares aujourd'hui à terminer le récit de Rome en pleine possession de ses moyens vocaux. Et cela à Toulouse dans des conditions éprouvantes : la climatisation du Théâtre du Capitole ne fonctionne pas. Dans la salle, le public s'étonne, utilise programmes ou éventails pour trouver un peu d'air. Sur scène, les artistes réussissent à assumer sans faiblesse (et avec des costumes peu légers) leurs rôles souvent écrasants. Chez Peter Seiffert, la puissance des notes aiguës est phénoménale. Le souci apporté aux mots et à l'incarnation dramatique de son personnage sont ceux d'un artiste complet. De surcroît, le ténor n'éprouve visiblement aucune difficulté à lutter avec un Orchestre du Capitole très nombreux (plus de 120 musiciens), mené par la baguette d'Hartmut Haenchen. Autour de lui, le baryton américain Lucas Meachem, Wolfram, est lui aussi longuement acclamé. Les couleurs du timbre, l'intelligence du chant, la musicalité de la ligne, l'émotion qui accompagne la fameuse Romance à l'étoile : tout est du meilleur chez cet artiste. On aime également la belle basse Christof Fischesser, interprète d'Hermann, l'excellent ténor Maxim Paster, Walther. En Élisabeth, l'un de ses rôles de prédilection, la soprano Petra Maria Schnitzer sait rendre sensible les diverses facettes de son personnage, grâce à une technique vocale de haut vol. Les aigus son amples et contrôlés, les inflexions très subtiles, la ligne toujours musicale. La Vénus de Jeanne-Michèle Charbonnet est très engagée dramatiquement mais un peu moins sûre vocalement.

HARTMUT HAENCHEN PORTE LE SPECTACLE
La direction musicale d'Hartmut Haenchen est l'autre point fort de la nouvelle production de l'opéra de Wagner. Le chef d'orchestre allemand, qui a choisi de conduire la version de Vienne (la plus complète), porte une attention permanente au plateau. Sous sa baguette, chanteurs et instruments (l'Orchestre du Capitole est magnifique de son, de précision et de tension dramatique) semblent d'exprimer d'une même voix. Côté mise en scène, le chorégraphe Christian Rizzo ne cherche pas à imposer une vision philosophique ou politique de « Tannhäuser ». Dans un décor presque vide, totalement hors du temps, il privilégie la mise en espace des scènes, laissant les interprètes livrés à eux-mêmes et les choristes (excellents) défiler mollement, les danseurs de la bacchanale évoluer sans sensualité. Tout est ici porté par la musique.
Anne-Marie Chouchan
La Depeche · 26. Juni 2012