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06. September 2009 · Brüssel, BOZAR, 20.00 Uhr

Gustav Mahler: Sinfonie Nr. 6

Orchestre Symphonique du Theatre de la Monnaie

21.00 zeitversetzte Live-Übertragung des Belgischen Fernsehens und Aufzeichnung und Interview und Rundfunk-Live auf Klara 3

Pressestimmen

Ce concert du dimanche soir au Palais des Beaux Arts de Bruxelles marque à la fois le début de la saison de la Monnaie, fait partie de la programmation du Klara Festival, et donne le coup d’envoi du cycle Mahler réparti entre les principaux orchestres belges, qui s’étalera sur deux années, et qui verra déjà cet automne se succéder l’Orchestre National de Belgique pour la Symphonie n°5 et l’Orchestre Philharmonique de Liège pour la Première.

C’est donc l’Orchestre symphonique de la Monnaie qui inaugure le cycle avec la Symphonie n°6 dirigée par rien moins que Hartmut Haenchen, un véritable spécialiste de ce répertoire, qui a dirigé une intégrale lorsqu’il était à la tête du Philharmonique des Pays-Bas, et dont la discographie comporte quelques beaux enregistrements mahlériens, dont cette même Symphonie tragique.

Haenchen dirige cette symphonie en expert, et en propose une version très équilibrée, parfaitement lisible, et d’une construction très aboutie. Il serait injuste et réducteur de la qualifier de « version du juste milieu », car le chef n’élude aucun des conflits de la partition, et n’est pas avare de ses efforts pour traduire la hargne et l’effroi que peuvent susciter les mouvements extrêmes ; néanmoins, il ne sombre jamais dans l’excès de bruit ou de fureur, et préserve toujours la clarté du discours orchestral et l’équilibre émotionnel. Ainsi, le premier mouvement est mené avec une très grande sûreté, à une allure raisonnable mais décidée, et est un mélange judicieux entre la puissance résolue de la redoutable marche et l’exaltation déchirante des épisodes lyriques. A rebours de la mode, le chef replace le Scherzo en deuxième position. Il en détaille tous les épisodes avec minutie, et y manie une ironie assez distanciée et raffinée (quel savoureux trio), plutôt que les ricanement plus rudes et acerbes qu’on y entend souvent. L’Andante moderato restera comme le sommet émotionnel de cette interprétation, grâce à la rigoureuse sobriété du chef, qui y évite tout épanchement et tout excès de sentimentalisme, et met en relief son chaleureux lyrisme grâce à la continuité du chant, et la simplicité toute classique de sa direction. Enfin, on ressort pantelant du tumultueux finale, que le chef mène sans faiblir à sa spectaculaire conclusion.

Formation de fosse, l’Orchestre de la Monnaie a cependant une saison symphonique assez conséquente, et possède même une expérience mahlérienne non négligeable, ayant joué presque toutes les symphonies au cours de la dernière décennie. Malgré ces références, on est néanmoins surpris par la belle qualité de cet orchestre, qui fait preuve d’un engagement tout à fait admirable, fait entendre de très beaux tuttis, et se montre remarquablement cohérent. L’équilibre entre les pupitres n’est pas toujours très sûr, et on déplore des bois peu inspirés, trop saillants et pas toujours justes dans le premier mouvement, qui se font concurrence plus qu’ils ne dialoguent dans l’Andante. Les autres pupitres sont en revanche très en verve, avec des violons puissants et chantants, des cuivres robustes, un cor solo irrégulier, mais qui produit quelques passages superbes.

Galvanisé par le chef, avec lequel il a visiblement eu beaucoup de plaisir à travailler, l’Orchestre symphonique de la Monnaie s’est surpassé, et peut légitimement être très fier de sa prestation. On le retrouvera dans ce cycle Mahler en février prochain pour le Chant de la terre, une nouvelle fois sous la direction de Hartmut Haenchen, un rendez-vous qu’on sen voudrait de manquer !
Richard Letawe
http://classiqueinfo.com · 16. September 2009
L’Orchestre de La Monnaie ouvre cette série et sa saison avec la symphonie n°6. Il s’est assuré pour sa participation au cycle, la présence du chef Hartmut Haenchen. Formé à la solide école d’Allemagne de l’Est, ce musicien à la curiosité insatiable, est un chef très expérimenté qui connaît ces partitions comme sa poche. Par ailleurs son charisme naturel emporte l’adhésion des musiciens qui l’acclament longuement à la fin de l’interprétation.

Haenchen arrache l’œuvre avec allure et sens de la construction tout en insistant sur la violence et les contrastes de la partition, c’est véritablement un Mahler expressionniste et noir dans la lignée du grand Klaus Tennstedt ; c’est un Mahler des faubourgs qui souffre, qui hurle, qui râle… Les deux premiers mouvements sont sévèrement burinés et tourmentés ; l’orchestre lui répond avec un son puissant et sombre. Le troisième mouvement « andante moderato », limpide et apaisé respire ici avec la clarté d’une symphonie classique avant le tempétueux final et ses coups de marteaux toujours spectaculaires au concert. L’orchestre bruxellois est concentré et engagé avec des cuivres saillants, des vents poétiques et des cordes conquérantes. La formation, visiblement heureuse d’affronter cette monumentale symphonie se transcende comme rarement.
Pierre-Jean Tribot

Übersetzung:
Das Orchester La Monnaie öffnet diese Mahler-Serie und seine Konzertsaison mit der Symphonie n°6. Es hat sich für seinen Teil des Zyklus' des Dirigenten Hartmut Haenchen versichert. In der starken Schule von Deutschlands Osten ausgebildet, ist dieser Musiker von unersättlicher Neugier, ein sehr erfahrener Mahler-Dirigent, der diese Werke wie seine Westentasche kennt. Andererseits reißt sein natürliches Charisma die Musiker mit und wird von Ihnen geliebt und danken es ihm am Ende gemeinsam mit dem Publikum mit Jubel.

Haenchen reißt das Werk aus der komplexen Form auf und zeichnet die Gewalt und die Kontrasten der Sätze. Er ist ein wirklicher Expressionist und läßt einen "schwarzen" Mahler im Sinne vom großen Klaus Tennstedt spielen; dies ist ein Mahler der leidet, der aufheult, der Widerstand leistet. Die zwei ersten Sätze werden klug gemeißelt und bringen das gequälte Mahlers deutlich ans Licht; das Orchester antwortet ihm mit einem starken und düsteren Klang. Die dritte Satz, ein klares und beruhigtes Andante atmet hier mit der Klarheit einer klassischen Symphonie bevor in dem stürmischen Finale endgültig und die Schläge des Hammers spektakulär das Konzert beenden. Das Brüsseler Orchester ist mit einem herausragenden Blech, den poetischen Holzbläsern und den überzeugenden Streichern geballt und engagiert. Offenbar glücklich, diese monumentale Symphonie trotzig und transzendent wie selten gespielt zu haben.
www.resmusica.com · 09. September 2009