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www.forumopera.com, 26. Februar 2008
En attendant Parsifal

Et il y a l’Orchestre des Pays-Bas (Netherlands Philharmonic Orchestra), qui mêle à une superbe pâte sonore la souplesse que lui apporte Hartmut Haenchen. Bientôt de retour dans la fosse de l’Opéra Bastille pour un nouveau Parsifal, le chef allemand prouve une fois de plus qu’il maîtrise comme peu savent le faire tous les arrière-plans de la partition, rendant à chaque pupitre sa juste place en un tout d’une cohésion incroyable, vu la densité et la complexité de l’ouvrage. Mais cette lecture « analytique », privilégiant la clarté du son et la limpidité des rythmes aux épanchements arbitraires, n’en recèle pas moins une large part de poésie : du badinage des bois lors de la course entre Alberich et les Filles du Rhin au début de Rheingold à un magistral Voyage de Siegfried sur ce même Rhin, le chef et l’orchestre nous racontent quelque chose, prennent part au drame, mais avec intelligence et justesse, sans l’encombrer. De merveilleux moments suspendus (l’exposition du thème de la Mort lors de la première rencontre entre Brünnhilde et Siegmund au II de la Walkyrie !) savent faire place à des instants de pure théâtralité (ces timbales au final du I de cette même Walkyrie)… Un rapport si décomplexé entre Wagner et un chef, où les traditions ne servent jamais à écraser ou inhiber, est suffisamment rare pour être signalé, et salué !
Clément Taillia

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