Opern

www.forumopera.com, 27. Januar 2009
Last but not least, Hartmut Haenchen, dans la fosse, élève l’Orchestre de l’Opéra au plus haut niveau. A priori somptueuse et sans à-coup, l’apparente sérénité de son interprétation révèle rapidement sa face cachée : elle n’est rien d’autre que le calme précédant la tempête. La musique avance comme un fatum, c’est-à-dire sans hâte, sans précipitation, sans fracas inutiles. A quoi bon, puisqu’elle finira quand même par gagner et par tout broyer sur son passage, inéluctablement. L’œuvre entière devient comme la marche militaire, terrible, qui annonce l’irruption des policiers au mariage du III : un étau qui, fatalement, se resserre. Tout cela méritait bien, à l’applaudimètre, une ovation (presque) égale à celle reçue par Eva-Maria Westbroek !

Le triomphe, sans une ombre au tableau, de cette production néerlandaise, signe peut-être, symboliquement, l’attachement du public de l’Opéra de Paris à Lady Macbeth de Mzensk : après le spectacle d’André Engel, et ses choux légendaires (dont certains ornes, dit-on, quelques bureaux de l’Opéra), le prochain directeur de la Grande Boutique adoptera-t-il les sympathiques bergers allemands de Martin Kusej, pour veiller comme il se doit sur des représentations déjà anthologiques ?
Clément Taillia