Opern

www.operalick.com, 03. März 2013
Nous ne croyons pas que le directeur Hartmut Haenchen ait éclairé autant que cela l’exécution. Cependant, la dynamique très serrée, inépuisée et dramatique, l’anxieuse inquiétude des amants, Senta et le Hollandais mais aussi celle d’Erik, et les contrastes marqués avec le tourbillonnement de l’orchestre ont été correctement soulignés.
A dire vrai, il nous a impressionné beaucoup dans l’ouverture plus que dans la suite, où certains passages nous sont apparus un peu trop métronomiques, par exemple la valse du duo Hollandais-Daland. Et il aurait pu prêter plus d’attention au volume de l’orchestre, déjà assez emphatique, vu les difficultés rencontrées par presque tous les chanteurs.
Les cuivres ont détoné dans certaines occasions, en perdant l’opportunité d’être plus incisifs dans leurs interventions éminemment magistrales. La furie des éléments - vent et mer houleuse – avec l’agitation des cordes représentant l’éternel errant et celle des cuivres l’inquiétude des esprits de l’Océan, s’est d’abord heurtée et opportunément apaisée ensuite dans l’oasis de poésie créé par le son admirable du cor anglais qui évoque le thème de la rédemption. Suffisamment déchirante la gravité des violes et des violoncelles sur le thème de la lassitude de la vie, mais toutes les cordes sont encore plus poignantes dans le découragement mélancolique de l'anxiété de la mort. La palette chromatique s’est enrichie en plus d’un éclat dans le chœur très joyeux des fileuses.
En dernier lieu la transparence de la transfiguration finale a été assez correcte mais pas enthousiasmante. En définitive, une bonne exécution.... Des applaudissements sincères à tous les chanteurs et au directeur d’orchestre...
Paolo Petrini