Opern

www.altamusica.com, 18. August 2016
..."La musique, en revanche, est à la fête, entre une distribution de haut vol et la direction philologique, d’un magnifique fondu, de Hartmut Haenchen."...
En fosse, Hartmut Haenchen, qui nous avait confié rêver de diriger à Bayreuth, ce dont sa jeunesse est-allemande l’avait privé, s’offre une belle revanche sur le destin grâce au départ tardif d’Andris Nelsons en conflit avec la direction du festival, en réalisant enfin pleinement (à la synchronisation près avec des chœurs absolument sublimes) sa vision du dernier chef-d’œuvre wagnérien, qu’il n’avait pas réussi à traduire en sons face à l’Orchestre de l’Opéra de Paris, et déjà mieux avec celui de la Monnaie de Bruxelles.
On retrouve cette fois toutes ses déclarations d’intention sur la fluidité du tissu orchestral, sur le fondu des timbres n’empêchant pas l’avancée des récits et du discours, sur la modération des nuances ne donnant que plus d’impact aux climax, sur les alliages sonores inédits, enfin sur le tempo giusto recherché comme le Saint Graal, très proche au final des durées du tableau d’affichage de la création de 1882. Un juste retour des choses pour un maestro qui avait jusque-ici peiné à confirmer la théorie par la pratique.
Yannick Millon
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