Opern

www.resmusica.com, 10. Februar 2010
Dans la fosse, l’immense Hartmut Haenchen retrouve son orchestre fétiche avec lequel il a marqué les Nederlandse Opera de tant de prestations exceptionnelles. On ne dira jamais assez à quel point ce musicien est l’un des plus grands wagnériens actuels. Refusant les effets faciles, il replace cette œuvre dans son époque, dirigeant nerveusement et adaptant la matière orchestrale avec flexibilité : la ballade de Senta, véritablement narrative, est ainsi accompagnée avec une délicatesse passionnée et transparente alors que les épisodes spectaculaires sont cernés avec dramatisme et tension. L’orchestre néerlandais offre, comme toujours, une variété de couleurs et une précision des pupitres que peu d’orchestres atteignent dans Wagner. On admire tout particulièrement le galbe des cordes ! Le chœur du Nederlandse Opera montre les grands progrès accomplis sous la direction de Martin Wright. Peu ménagés par le compositeur, les chœurs s’avèrent ici puissants, homogènes et proposent une large gamme de couleurs et d’inflexions. ....
Sans être, le Hollandais volant de ce début de siècle (existe-t-il d’ailleurs ?), cette production tient son rang et mérite l’intérêt portée par un chef magistral et grandiose.
par Pierre-Jean Tribot