... On n'imaginait pas nécessairement l'Orchestre national de Russie dans les Symphonies Nos 40 et 41 de Mozart. On craignait même qu’il soit hors style, or Hartmut Haenchen a suffisamment de métier pour familiariser ces musiciens au style du XVIIIe siècle.
Ce chef allemand a déjà démontré son oreille pour le classicisme dans Iphigénie en Tauride, de Gluck, qu’il dirigeait au Grand Théâtre de Genève au début de l’année.
Ses interprétations ne prétendent pas imiter les instruments d’époque.
Elles privilégient un son généreux tout en creusant l’articulation. Hartmut Haenchen parvient à imprimer une ligne à la phrase mozartienne. Les bois ont de l’expressivité et les cordes revêtent un certain soyeux dans les épisodes lyriques. Parfois, le discours paraît trop appuyé («Menuet» de la 40e) ou un peu métrique (le finale de la 41e où les cordes atteignent leurs limites ). Mais le premier mouvement de la Symphonie «Jupiter» est plein de vitalité, tout comme le «Menuet».
On aime ce classicisme noble et radieux, à mille lieues d’interprétations plus sèches.
Julian Sykes
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