Sinfoniekonzerte

www.olyrix.com, 16. Juni 2017
http://www.olyrix.com/articles/production/1106/mahler-le-chant-de-la-terre-festival-de-saint-denis-basilique-critique-chronique-compte-rendu-article-8-juin-2017-orchestre-national-de-france-hartmut-haenchen-karen-cargill-mezzo-soprano-brandon-jovanovich-tenor-orchestre-national-de-france
Diapason, 13. Juni 2017
Il est des chefs mésestimés du grand public, mais appréciés des connaisseurs pour leur haute culture. Hartmut Haenchen est l'un d'eux, que Paris a entendu notamment dans un Parsifal et un Capriccio mémorables, à Bastille comme à Garnier. On se souvient aussi d'une Elektra donnée à la Halle aux Grains à Toulouse, où l'orchestre l'applaudit comme un seul homme à l'issue de la première. ...
Ce qui frappe dans la battue claire et précise de Hartmut Haenchen, c'est le souci constant, quasi chambriste, de la respiration, le soin mis à varier influx, climats et éclairages tout au long des six Lieder. Mettant en valeur les sources populaires si présentes chez le compositeur, le chef saxon inscrit le Chant dans une histoire ancienne qui se souvient (dans telle couleur, inflexion, respiration...) des autres grands cycles de Lieder mahlériens. Il n'oublie pas non plus les reflets orientalisants de l'orchestration. Et il veille clairement à ne pas séparer Der Abschied des cinq numéros qui le précèdent, en dépit de son ampleur hors-norme : le tempo est volontiers allant, les sections là encore différenciées avec netteté. Le recueillement, réel, n'est alourdi par aucun pathos funèbre.
Haenchen parvient à ses fins par un travail très précis sur l'articulation, les enchaînements, les jeux instrumentaux, et une exigence certaine quant aux dynamiques. Le souci d'un jeu piano est un défi dans l'acoustique de la Basilique de Saint-Denis ; à la tête d'un Orchestre National lyrique, discipliné et attentif, soucieux de répondre à ce geste si incitatif, il a pour vertu de faire entendre les parties de bois et cuivres avec plus de clarté qu'usuellement. Elles sont mémorables, tant instrumentalement qu'au regard de l'enjeu expressif et poétique ...
Rémy Louis
Ganze Rezension
https://bachtrack.com, 12. Juni 2017
5 Sterne
Haenchen dirige un mémorable Chant de la Terre...
L’enjeu acoustique est si manifeste dans la Basilique Saint-Denis que certains chefs voient leur interprétation comme « paralysée » par l’exigence de clarté. ... le chef allemand Hartmut Haenchen a toutefois su transformer cette contrainte en force, le temps d’un Chant de la Terre dont la plasticité souveraine, la perpétuelle vacillation atteignaient au sublime.
La plupart des chefs fixent un cadre, une ligne, qu’ils infléchissent selon les besoins de l’expression. Pour Hartmut Haenchen, le « geste musical » (et toute sa composante physique: lancement, apesanteur, puis chute) est l’origine de tout. De ce respect absolu envers la matérialité du geste, naît un discours d’une plasticité rare. A l'opposé d’un Klemperer qui fait travailler son orchestre par plans solidement architecturés, Haenchen fait, « glisser » l’ONF dans une pâte sonore unie et mouvante. Partout, c’est le règne du soufflet, aussi bien chez les cuivres (les tenues de la trompette, dans les premières mesures du Trinklied) que les cordes, dont la puissance sonore est merveilleusement hiérarchisée.
Visuellement, Haenchen donne l’impression de diriger par influx psychologique, sans jamais forcer (extérieurement) le sens des événements. Nulle confrontation sur scène, mais des musiciens qui accompagnent pleinement sa respiration. Exit les questions de discipline, le chef allemand semble baser son style sur la conviction que la musique est un équilibre précaire qu’il faut entretenir jalousement, qu’on ne doit pas brusquer par des ordres trop incisifs. Toujours pour mieux se conformer aux trépidations aléatoires de la nature, il fait vaciller la régularité des croches (écoutez la harpe ou la mandoline ; elles semblent ballotés par les flots !). Avec lui, la tension harmonique est sollicitée au maximum ; le basculement vers la résolution, notamment, est souvent retardé jusqu’à l’insoutenable (exemple parmi d’autres : le pesante avant chaque changement d’armure, dans l'ivrogne au printemps).
La question de l’acoustique est tellement importante à Saint-Denis qu’elle suffirait à noircir plusieurs pages ; j’invite cependant le lecteur à se référer à la 3ème de Mahler donnée ici l’an passé pour plus de détails. Contentons-nous ici de mentionner la disparition de la conque qui, jusqu’à l’an passé, surplombait l’orchestre et renvoyait davantage de son vers le public ; disparition à peine sensible, si ce n’est que les lignes de bois paraissent légèrement en retrait du corps des cordes: plutôt que de les surplomber, ils en forment désormais l’enveloppe.
Côté chant, on salue la prestation du ténor américain Brandon Jovanovich pour son engagement, le tranchant naturel de son timbre, sa projection très directionnelle (tout à fait bienvenue dans cette acoustique). L’émission très claire, « à la James King », fera ici regretter un soupçon de noirceur, et d’opacité, surtout quand on a dans l’oreille un Patzak, ou des voix plus barytonnantes… Mais le programmateur fait mouche en décidant de placer face au claironnant Jovanovich la très talentueuse Karen Cargill. Bien sûr, son timbre de mezzo n’a rien de commun avec celui d’un alto véritable, mais ses aigus lumineux s’intègrent parfaitement à la rondeur du contexte instrumental. Conjuguant éloquence et timbre d’une densité rare, elle sait porter sa voix jusqu’au cri, tout en gardant une grâce sauvage dans l’élocution. Enfin, si les timbres de l’un comme de l’autre se laissent agréablement écouter, c’est avant tout par la voix de Karen Cargill, plus modulable, que l’ensemble atteindra le climat de transfiguration propice aux « Ewig » finaux. Rappelons-le, l’Adieu est et reste le sommet expressif du Lied, et c’est lui, avant tout qui différencie bonnes et grandes interprétations de l’ouvrage. En l'occurrence, si l'adieu de Karen Cargill nous a tant touché, c'est parce qu'elle y laissait sans cesse affleurer une sensibilité aussi vive que personnelle, et cela, sans jamais tomber dans le tapage gratuit....
Programme sommaire, donc, mais soirée mémorable à bien des égards.

Julien Hanck
Ganze Rezension
www.forumopera.com, 10. Juni 2017
https://www.forumopera.com/mahler-le-chant-de-la-terre-haenchen-saint-denis-leternelle-dichotomie-du-chant-de-la-terre
www.resmusica.com, 21. Februar 2010
Orchestre Symphonique de La Monnaie
La difficile ascension

Après l’exceptionnelle symphonie n°6 de Mahler jouée en ouverture de la saison et en première du projet « All Mahler » des orchestres symphoniques belges, le public était venu en masse écouter ce Chant de la terre sous la direction du grand Hartmut Haenchen espérant que le miracle se renouvelle.

Le chef présente une constante dans son approche qui vise plutôt un expressionnisme viennois typique du début du XXe siècle avec des contrastes appuyés, une masse sonore puissante et des interventions instrumentales soulignées par une recherche des effets tragiques et burlesques. Si la vision mérite le respect pour sa cohérence et son intelligence...... L’ensemble s’échauffe au fil de l’œuvre et livre un « Abschied » final avec de belles couleurs aux cordes.
Pierre-Jean Tribot
www.musicalcriticism.com, 19. Februar 2010
....
As I have suggested, Haenchen and the orchestra's performance was robust, committed, and varied. As a group the players moved and slid well, ..... The laurels should go to smaller groups of instruments, instead: the oboes (second and sixth movements), horns (second), clarinet (conclusion of the first particularly), the low brass and strings (rarely have I heard such molten, adamantine drones as the ones offered here at various points in the finale), and solo violin and flute (Eric Robberecht and Carlos Bruneel in the scherzo), all absolutely outdid themselves.

The ineffable transcendence so vital to the work sadly stayed just out of reach, the absence felt particularly in the decrescendo at the end of the penultimate movement. Haenchen managed a much more impressive conclusion to the finale (Herschel's 'ewig…ewig' was caressed onto the air), where tone and volume coalesced to vapour....
Stephen Graham
de Volkskrant, 11. Februar 2002
Haenchen zeigt Charisma und Mahler-Kenntnis

Die Amsterdamer Orchesterwelt geht unsicheren Zeiten entgegen, da nicht nur Hartmut Haenchen, sondern auch Riccardo Chailly angekündigt hat, sein Heil anderswo zu suchen. Damit verlieren die Niederlande innerhalb kurzer Zeit zwei Dirigenten, die seit der Mitte der Achtziger Jahre geschmacksbildend und tonangebend gewesen sind, Chailly bei dem Concertgebouw-Orchester und Haenchen bei der Niederländischen Philharmonie und der Niederländischen Oper.

Zunächst kann man aber noch genießen, denn Haenchen ist mit einem grandiosen Endspurt besschäftigt: seinem über drei Jahre verteilten Mahler-Zyklus der im September seine Krönung mit der Sinfonie der Tausend finden soll.

(...) In seiner Interpretation, worin nicht allein die großen, fließenden Linien, sonmdern auch die flücjtigsten orchestralen Pinselstriche klar herausgearbeitet waren, legte Haenchen sowohl Charisam als auch eine große Kenntnis der Sache an den Tag. Tip für das Concertgbouw-Orchester: Wenn es nichts wird, mit einem Nachfolger für Chailly, fragt dann Haenchen als festen Gastdirigenten, dann ist zumindest die Mahler-Tradition sichergestellt.

Frits van der Waa
NRC Handelsblad, 11. Februar 2002
Haenchen fühlt mit Mahler mit

(...) Rein musikalisch gesprochen nähert sich Haenchen "Das Lied von der Erde" mit einem inzwischen vertrauten Reichtum an Kontrasten. Die Niederländische Philharmonie ist hörbar erfahren mit Haenchens Mahler-stil, wodurch in der Rhythmik ganz besondere Beispiele von kontrollierter Freiheit erreicht werden. Das Haenchen auf den Flügeln der Vertrautheit in der außermusikalischen Ausdruckskraft sehr weit kommt, wurde bei jedem der sechs Lieder deutlich. Die orchestrale Klimax (...) war vielsagend. Eindrucksvoll war auch die unverfälschte Klarheit womit Haenchen in "Von der Jugend" treffend die Kinderwelt entstehen ließ. Nur die spiegelnde Wasseroberfläche erweckte hier raffiniert den Eindruck von mehr Tiefe, weil der lichtvolle Orchesterklnag einen Moment durch ein ausgesponnenes Legato verdunkelt wurde (...).

Mischa Spel
Het Parool, 11. Februar 2002
Over leven en dood

Er zijn niet veel mooiere programma's denkbaar dan een avond met muziek van Hugo Wolf, Hans Rott en Gustav Mahler. Ga maar na. Wolf stierf in 1903 in een krankzinnigengesticht aan dementia paralytica, het laatste stadium van syfilis; Rott verwisselde in 1884 het tijdelijke voor het eeuwige, ook in een tehuis voor gestoorde gekken, ook aan de gevolgen van de syf. Bij Mahler geen harde, weke, zachte of malse sjankers, maar wel een oeuvre dat te beschouwen is als het equivalent van een open inrichting, een hospitaal voor neurotische hysterici, een oord voor geestelijk dolenden met een morbide inslag. Directe muzikale verbanden zijn er ook: Mahler hield van Wolf en heeft met meer dan met een half oog gekeken naar het werk van Rott - in het bijzonder diens Symfonie in E. Onder leiding van Hartmut Haenchen voerde het Nederlands Philharmonisch Orkest korte delen uit Wolfs opera Der Corregidor uit, alsmede het Scherzo van Rotts symfonie, en wie dat Scherzo nog niet eerder hoorde, zal zich van verbazing op het hoofd hebben gekrabd. Want Rott schreef reeds in 1880 melodieën en harmonieën en poneerde vorm- en instrumentatie-ideeen die duidelijk herkenbaar later in werk van Mahler zouden terugkeren.Volwassen is het stuk van Rott (die al op zijn 26ste overleed) allerminst, maar visionair is het wel. En het siert Mahler dat hij Rott alle eer gaf die hem toekwam, door hem de grondlegger van de Nieuwe Symfonie te noemen. Een kwart eeuw later voerde Mahler die 'nieuwe symfonie' zelf naar een hoogtepunt met Das Lied von der Erde, een zesdelig vocaal meesterwerk voor alt, tenor en orkest, over duisternis, eenzaamheid en de eeuwige cyclus van het leven en de dood, met een slotdeel, Der Abschied, van bijna een half uur, dat tot het mooiste, diepste en ontroerendste behoort dat hij ooit aan het notenpapier heeft toevertrouwd. Met het fraai, maar op onderdelen nog niet volmaakt spelende NedPhO (in Weense opstelling, met de altviolenrechts) opteerde Haenchen, zoals gebruikelijk, voor een eerlijke, glasheldere, natuurlijke en partituurgetrouwe interpretatie zonder vetranden. Als sprake was van onderkoeldheid en onaangedaanheid, kwam dat vooral door de Zweedse alt Birgitta Svendén. Prachtige stem, maar ze zong als een brave schooljuf. Nee, dan liever het vuur dat tenor Robert Dean Smith liet ontbranden.

Erik Voermans

(...) Haenchen entschied sich, so wie bei ihm üblich, für eine ehrliche, glasklare, natürliche und partiturgetreue Interpretation ohne Fettränder (...)

Erik Voermans
Trouw, 11. Februar 2002
Haenchens Mahlerprojekt voller Höhepunkte

(...) Das alles kann man wieder im elften Teil der fiktiven Briefe von Mahler an einen Freund nachlesen, die Haenchen so liebevoll geschrieben hat. In dem Buch stellt Mahler die Frage: "Hast Du eine Idee, wer so etwas dirigieren kann?". Im Concertgebouw gab Haenchen eine klingende Antwort (...), wußte Haenchen zahlreiche Details zu beleuchten und trotzdem die große Linie fest zu halten.

Peter van der Lint
Noordhollands Dagblad, 11. Februar 2002
Mahlerpuzzel scheint bei Haenchen aufzugehen

Hartmut Haenchen verstand hier die Kunst des Loslassens und konnte so sein enormes Wissen um Mahler in eine zugängliche Interpretation mit großem Tiefgang umsetzen.

Jos Ruiters