Sinfoniekonzerte

Le Monde (F), 06. März 2008
Le Monde, 6.3.2008

.....D'ordinaire, à l'opéra, quelle que soit la mise en scène, on ne s'ennuie pas si la musique est bien traitée. Et elle l'était ... L'excellent chef allemand Hartmut Haenchen est précis, sourcilleux quant aux équilibres (les cuivres sont un tapis soyeux). Il dirige le choeur mieux que ce qu'on a entendu récemment à l'Opéra de Paris (en dépit de problèmes de justesse et de tenue de son dans les "choeurs célestes"), il fait de la musique de chambre avec la remarquable interprète de Kundry qu'est Waltraud Meier, ardente, subtile, sachant user des raucités de son aigu difficultueux. D'où vient alors qu'on s'ennuie et que la musique semble constamment muselée, tenue en respect ?
Renaud Marchard
Le Monde (F), 12. September 1990
(...) le jeune chef est-allemand, premier invité de l‘Opéra d‘Amsterdam, n‘a pas voulu concurrencer Toscanini ni Knappertsbusch par des tempos démesurément étirés. Mais sa conception - rendre Parsifal aussi translucide et intériorisé qu’une grande oeuvre de musique de chambre - a évidemment pour effet de ramener la partition à un niveau sonore modéré, d'économiser les fortissimos (ceux-ci n'en deviennent que plus spectaculaires), avec le bénéfice annexe de ménager les gosiers des interprètes, de permettre à ces chanteurs (qui ne sont pas des stars), de phraser, de s'écouter, de faire au mieux selon leurs moyens: de participer à part entière à cette esthétique "musique de chambre", ici bien paradoxale et bien intéressante.