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12. June 2017 · Paris, Saint-Denis

Gustav Mahler: Das Lied von der Erde

50 Jahre Festival Saint-Denis

Im Rahmen des 50jährigen Jubiläums des Festivals Saint-Denis dirigierte Hartmut Haenchen dieses Werk der letzten Dinge unseres Lebens in der Kathedrale Saint-Denis. 1140 wurde der Bau dieser Kathedrale mit dem ersten Kreuzrippengewölbe begonnen. Von hier aus vollzog sich der Siegeszug des gotischen Stils.

Es spielt das Orchestre National de France, ein Klangkörper von Radio France.
Daher waren die Proben in dem neuen Saal von Radio France.

Solisten sind Karen Cargill, Mezzosopran und Brandon Jovanovich, Tenor.

Das Konzert wurde als Live-Stream übertragen und wird später auf verschiedenen TV-Sendern gezeigt.

- Hier ist die Live-TV-Übertragung auf Culturebox weiterhin zu sehen

- Live-TV-Übertragung auf der Website von Radio France

- Einzelheiten und Karten

- Einzelheiten zum Gründungsbau der Gotik

- Hartmut Haenchen schrieb im Rahmen der "Fiktiven Briefe von Gustav Mahler" auch die fiktiven Briefe zu Das Lied von der Erde.

Pressestimmen

Il est des chefs mésestimés du grand public, mais appréciés des connaisseurs pour leur haute culture. Hartmut Haenchen est l'un d'eux, que Paris a entendu notamment dans un Parsifal et un Capriccio mémorables, à Bastille comme à Garnier. On se souvient aussi d'une Elektra donnée à la Halle aux Grains à Toulouse, où l'orchestre l'applaudit comme un seul homme à l'issue de la première. ...
Ce qui frappe dans la battue claire et précise de Hartmut Haenchen, c'est le souci constant, quasi chambriste, de la respiration, le soin mis à varier influx, climats et éclairages tout au long des six Lieder. Mettant en valeur les sources populaires si présentes chez le compositeur, le chef saxon inscrit le Chant dans une histoire ancienne qui se souvient (dans telle couleur, inflexion, respiration...) des autres grands cycles de Lieder mahlériens. Il n'oublie pas non plus les reflets orientalisants de l'orchestration. Et il veille clairement à ne pas séparer Der Abschied des cinq numéros qui le précèdent, en dépit de son ampleur hors-norme : le tempo est volontiers allant, les sections là encore différenciées avec netteté. Le recueillement, réel, n'est alourdi par aucun pathos funèbre.
Haenchen parvient à ses fins par un travail très précis sur l'articulation, les enchaînements, les jeux instrumentaux, et une exigence certaine quant aux dynamiques. Le souci d'un jeu piano est un défi dans l'acoustique de la Basilique de Saint-Denis ; à la tête d'un Orchestre National lyrique, discipliné et attentif, soucieux de répondre à ce geste si incitatif, il a pour vertu de faire entendre les parties de bois et cuivres avec plus de clarté qu'usuellement. Elles sont mémorables, tant instrumentalement qu'au regard de l'enjeu expressif et poétique ...
Rémy Louis
Ganze Rezension
Diapason · 13. June 2017
5 Sterne
Haenchen dirige un mémorable Chant de la Terre...
L’enjeu acoustique est si manifeste dans la Basilique Saint-Denis que certains chefs voient leur interprétation comme « paralysée » par l’exigence de clarté. ... le chef allemand Hartmut Haenchen a toutefois su transformer cette contrainte en force, le temps d’un Chant de la Terre dont la plasticité souveraine, la perpétuelle vacillation atteignaient au sublime.
La plupart des chefs fixent un cadre, une ligne, qu’ils infléchissent selon les besoins de l’expression. Pour Hartmut Haenchen, le « geste musical » (et toute sa composante physique: lancement, apesanteur, puis chute) est l’origine de tout. De ce respect absolu envers la matérialité du geste, naît un discours d’une plasticité rare. A l'opposé d’un Klemperer qui fait travailler son orchestre par plans solidement architecturés, Haenchen fait, « glisser » l’ONF dans une pâte sonore unie et mouvante. Partout, c’est le règne du soufflet, aussi bien chez les cuivres (les tenues de la trompette, dans les premières mesures du Trinklied) que les cordes, dont la puissance sonore est merveilleusement hiérarchisée.
Visuellement, Haenchen donne l’impression de diriger par influx psychologique, sans jamais forcer (extérieurement) le sens des événements. Nulle confrontation sur scène, mais des musiciens qui accompagnent pleinement sa respiration. Exit les questions de discipline, le chef allemand semble baser son style sur la conviction que la musique est un équilibre précaire qu’il faut entretenir jalousement, qu’on ne doit pas brusquer par des ordres trop incisifs. Toujours pour mieux se conformer aux trépidations aléatoires de la nature, il fait vaciller la régularité des croches (écoutez la harpe ou la mandoline ; elles semblent ballotés par les flots !). Avec lui, la tension harmonique est sollicitée au maximum ; le basculement vers la résolution, notamment, est souvent retardé jusqu’à l’insoutenable (exemple parmi d’autres : le pesante avant chaque changement d’armure, dans l'ivrogne au printemps).
La question de l’acoustique est tellement importante à Saint-Denis qu’elle suffirait à noircir plusieurs pages ; j’invite cependant le lecteur à se référer à la 3ème de Mahler donnée ici l’an passé pour plus de détails. Contentons-nous ici de mentionner la disparition de la conque qui, jusqu’à l’an passé, surplombait l’orchestre et renvoyait davantage de son vers le public ; disparition à peine sensible, si ce n’est que les lignes de bois paraissent légèrement en retrait du corps des cordes: plutôt que de les surplomber, ils en forment désormais l’enveloppe.
Côté chant, on salue la prestation du ténor américain Brandon Jovanovich pour son engagement, le tranchant naturel de son timbre, sa projection très directionnelle (tout à fait bienvenue dans cette acoustique). L’émission très claire, « à la James King », fera ici regretter un soupçon de noirceur, et d’opacité, surtout quand on a dans l’oreille un Patzak, ou des voix plus barytonnantes… Mais le programmateur fait mouche en décidant de placer face au claironnant Jovanovich la très talentueuse Karen Cargill. Bien sûr, son timbre de mezzo n’a rien de commun avec celui d’un alto véritable, mais ses aigus lumineux s’intègrent parfaitement à la rondeur du contexte instrumental. Conjuguant éloquence et timbre d’une densité rare, elle sait porter sa voix jusqu’au cri, tout en gardant une grâce sauvage dans l’élocution. Enfin, si les timbres de l’un comme de l’autre se laissent agréablement écouter, c’est avant tout par la voix de Karen Cargill, plus modulable, que l’ensemble atteindra le climat de transfiguration propice aux « Ewig » finaux. Rappelons-le, l’Adieu est et reste le sommet expressif du Lied, et c’est lui, avant tout qui différencie bonnes et grandes interprétations de l’ouvrage. En l'occurrence, si l'adieu de Karen Cargill nous a tant touché, c'est parce qu'elle y laissait sans cesse affleurer une sensibilité aussi vive que personnelle, et cela, sans jamais tomber dans le tapage gratuit....
Programme sommaire, donc, mais soirée mémorable à bien des égards.

Julien Hanck
Ganze Rezension
https://bachtrack.com · 12. June 2017
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