www.anaclase.com, 22. Juni 2009
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Les deux œuvres jouées ce soir étaient l'occasion d'entendre deux facettes de la musique romantique allemande. L'Orchestre Philharmonique de Radio France sous la direction de Hartmut Haenchen a su traduire cette diversité d'écriture des deux compositeurs. Les musiciens se sont d'abord attelés au Double concerto pour violon et violoncelle de Johannes Brahms. Dès la première mesure, le caractère est donné : un orchestre affirmé et des solistes au jeu présent et énergique. Le violon de Christian Tetzlaff et le violoncelle de sa sœur Tanja sont puissants sans être pesants. Malgré une justesse parfois approximative au violon, les traits solistiques sont articulés, même dans les passages les plus virtuoses.
Le Philhar' n'a pas l'ampleur des orchestres germaniques, mais Harmut Haenchen réussit à lui donner une vraie sonorité, notamment aux contrebasses, bien présentes. L'interprétation illustre à quel point l'œuvre est proche du concerto symphonique, avec une lutte permanente entre le grand ensemble et les solistes. L'Andante révèle une complicité évidente entre frère et sœur : regards permanents, mêmes intentions. La phrase musicale qui commence au violon se poursuit au violoncelle avec naturel et intensité. Le duo est parfaitement réussi. Le Vivace final met en valeur leur technique impeccable. A chaque retour du premier thème, l'interprétation est nouvelle : soit plus percussive, soit plus légère. Mais surtout, les contrastes de dynamiques sont saisissants. Les Tetzlaff évoluent du fortissimo au pianissimo avec une belle maitrise. La salle leur fait un triomphe. Et dire qu'en 1887, à la création de cette page, Brahms avait décidé de ne plus composer pour l'orchestre tant l'œuvre fut mal accueillie par le public !
C'est dans la Symphonie n°4 de Beethoven que le chef allemand - qui remplace Mikko Franck souffrant - fait sensation. Il la dirige par cœur, avec une facilité déconcertante, un côté ludique, même. Avec une formation classique, donc réduite par rapport à l'orchestre romantique, il réussit à en montrer la richesse intérieure. La proportion du tutti permet de jouer dans une aisance chambriste, si bien que Hartmut Haenchen rend transparente la partition : les accents des violons, les pizzicati des violoncelles, les solos des vents se distinguent clairement. L'Adagio contraste par sa pureté mélodique.
"On est saisi, dès les premières mesures, d'une émotion qui, à la fin devient accablante par son intensité", écrit Berlioz dans ses chroniques musicales.
Tout le discours est fondé sur le contraste sonore : une mélodie chantante aux premiers violons opposé à un motif rythmique aux seconds. L'orchestre restitue parfaitement ces contrastes, tant dans le style que dans les nuan-ces. Le Finale referme l'œuvre dans la joie. Malgré quelques problèmes;de mise en place, l'orchestre joue sur les couleurs et réussit à traduire le foisonnement de l'écriture beethovénienne. L'une des plus belles réussites de la soirée est certainement d'avoir su respecter l'écriture rigoureuse; et parfois très classique de l'œuvre, assez éloignée des dernières symphonies.
Laure Dautriche
Teilübersetzung:
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Mit der 4. Sinfonie von Beethoven erregt Hartmut Haenchen Aufsehen. Er dirigiert auswendig, mit einer verwirrenden Leichtigkeit, und spielerisch. In einer klassischen Besetzung.. gelingt es ihm, den inneren Reichtum der Partitur zu zeigen und sie transparent zu machen: Die Akzente der Violinen, die pizzicati der Violoncelli, die
Soli der Holzbläser arbeitet er klar heraus. Das Adagio kontrastiert durch seine
melodische Reinheit....
Der ganze Satz ist auf einem klingenden Kontrast aufgebaut: eine Melodie der ersten Violinen singt über einem rhythmischen Motiv der zweiten Violinen. Das Orchester verwirklicht diese Kontraste perfekt . Das Finale des Werkes schließt wieder in der Freude. .... spielt das Orchester auf mit allen Farben und bringt erfolgreich die Fülle der Beethovenschen Ideen zum klingen. Einer der schönsten Erfolge des Abends ist sicherlich, erlebt zu haben, wie man die Partitur streng respektiert und dieses Werk auch in den richtigen Abstand, zu den letzten Symphonien setzt.
Laure Dautriche